Auteur : M. Ebrahim Aslani
Psychologue Éducatif
Cuisson Lente ou Cuisson Rapide ?
La « maturité », en plus d’être un terme psychologique, a également une signification spirituelle dans notre culture. La maturité représente la croissance intellectuelle, l’atteinte de niveaux supérieurs d’humanité, de perfection et d’ascension spirituelle. Les interprétations les plus célèbres de la maturité se trouvent dans les vers de Hafez, Saadi et surtout Rumi : « J’étais cru, je suis devenu cuit, j’ai brûlé. »
À quel stade de vie sommes-nous ? À quel point sommes-nous préparés à la maturité ? À quel point avons-nous mûri ? La maturité a-t-elle même de l’importance pour nous ? Les réponses à ces questions dépendent de notre interprétation de la maturité. Certaines personnes considèrent la maturité comme des comportements calculés et parfois astucieux dans diverses décisions de la vie, telles que les questions sociales, économiques, politiques et interpersonnelles. Ce groupe peut être laissé à lui-même pour atteindre sa propre version de la maturité ! Mais si nous interprétons la maturité dans son sens spirituel, la situation change.
Beaucoup d’entre nous sont des « cuisiniers lents », même lorsqu’ils s’engagent sur le chemin de la maturité ! C’est-à-dire que même si nous avons le désir de maturité, cela se produit lentement et progressivement. Être un « cuiseur rapide » en termes de maturité signifie avoir une préparation mentale et émotionnelle complète pour la perfection et l’élévation spirituelle. Cela ne signifie pas se soumettre à n’importe quelle idée ou se conformer à n’importe quelle norme, car celles-ci peuvent en réalité entraver la maturité. Comment peut-on mesurer le fait d’être un « cuiseur rapide » ? Il y a des questions très sérieuses :
– Quelle est notre perspective sur la vie, son chemin et sa destination ?
– Quelles aspirations et valeurs avons-nous dans la vie ?
– Comment interprétons-nous et comprenons-nous la maturité ?
– La maturité a-t-elle même de l’importance pour nous ?
– Dans quelle mesure valorisons-nous la perfection et la croissance personnelle et spirituelle ?
– Avons-nous la préparation nécessaire à la maturité ?
– Avons-nous la capacité de supporter les défis et les conséquences de la maturité ?
Peut-être ne sommes-nous pas aux commandes ; peut-être avons-nous pris le mauvais fil dans la vie ; peut-être manquons-nous de patience pour l’effort et les difficultés ; peut-être avons-nous oublié l’essence même de la vie ; ou peut-être ne savons-nous même pas ce qu’est la maturité, ou nous n’y avons même jamais pensé ! Peut-être sommes-nous dans l’illusion ; une personne crue qui pense être cuite, mais qui en réalité en est très loin ! Je crois que ce dernier cas est plus courant parmi nous !
La maturité ne se réfère pas seulement à la croissance intellectuelle et à l'atteinte de la perfection spirituelle, mais elle est aussi un chemin sur lequel certaines personnes progressent lentement et graduellement, tandis que d'autres avancent plus rapidement et plus aisément. Cette agitation intérieure et cette ardeur peuvent être un don précieux si elles conduisent à une réflexion sage et à la responsabilité, mais elles peuvent être nuisibles si elles mènent au désordre et à l'opportunisme.
MR. Ebrahim Aslani
Agitation
Certaines personnes sont impatientes dans la vie et ne peuvent attendre pour rien. D’autres sont agitées et ne peuvent rester en place. Certaines sont passionnées et recherchent l’excitation et l’aventure. Et certaines sont espiègles et fourrent leur nez partout, causant des ennuis.
Toutes ces descriptions se réfèrent à des personnes qui, plus ou moins, ne peuvent rester assises en paix et qui, par conséquent, se démarquent souvent et sont jugées. Si vous êtes calme et silencieux, vous êtes généralement moins remarqué et recevez moins d’attention. Mais si vous provoquez du remue-ménage ou si vos actions attirent l’attention, vous êtes vu, parfois de manière très visible.
Je veux parler d’un groupe de personnes qui ne sont pas calmes, mais pas en raison de l’impatience, de l’hyperactivité, de la recherche de sensations fortes ou de l’espièglerie; certains ont un esprit agité, comme si leurs pensées dépassaient leur capacité. Chez la plupart des individus, l’agitation provient d’une grande intelligence, d’une sensibilité accrue, d’un esprit créatif, d’une réflexion philosophique active et de l’idéalisme; pas tous ces éléments chez une seule personne, mais chacun peut être influencé par un ou deux facteurs.
L’agitation peut être à la fois bonne et mauvaise. Elle est bonne lorsqu’elle pousse une personne vers une réflexion sage, la responsabilité, la bienveillance et des tendances réformatrices. Elle est mauvaise lorsqu’elle conduit à des efforts dispersés, à la confusion, à l’opportunisme et à un comportement dictatorial.
L’agitation est un beau cadeau si elle suscite une tourmente intérieure et conduit à la conscience et à la sensibilité. Ce vers de Hafez capture magnifiquement l’essence de l’agitation :
Dans mon cœur fatigué, je ne sais qui réside,
Car je suis silencieux, mais il est en agonie et en tumulte.